Endiablade de Mikhaïl Boulgakov
L’auteur :
Mon avis :
Comme l’indique le résumé, le récit se déroule dans les années 1920 dans la jeune union soviétique.
On suit les déboires du camarade Korotov, chef de bureau au Premier Dépôt Central de matériel pour allumettes. Ce dernier se voit un beau matin, comme l’ensemble de ses collègues, payé en allumettes! Il découvre que sa voisine de palier a, quant à elle, été rémunérée en vin de messe. Le lendemain, un changement de hiérarchie survient; Korotov est licencié sans préambule.
Il décide de prendre les choses en main en tentant tout d’abord d’affronter la hiérarchie incarnait par un certain Kalsoner qui, affublée d’un double, se volatilise à chaque approche. Dans cette course folle, Korotov perdra ses papiers d’identité. Là, il se heurtera à une bureaucratie composée de personnages retors qui n’entendent rien à son discours.
J’ai eu l’impression que cet homme sillonnait un labyrinthe sans issue. Chacune de ses hallucinations me laissait penser qu’il allait se réveiller d’un mauvais rêve.
Cette lecture ne m’a pas laissée indifférente et son côté surréaliste ne m’a pas vraiment enchantée. Je ne savais pas où l’auteur chercher à mener le lecteur; même une fois le livre refermé. J’ai alors pris le temps de digérer le contenu afin de rédiger ma chronique…
Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec Lewis Carroll. Tout comme Alice, dans La traversée du miroir, Korotov en poursuivant Kalsoner plonge dans un monde complètement différent; dans lequel il rencontrera un tas de personnages loufoques et se confrontera au non-sens et à l’absurde.
Dans cette nouvelle, sous une écriture délirante et caustique, on ressent toute la lourdeur et l’absurdité de la pensée unique et de la bureaucratie omniprésente. Notons que l’auteur est né à Kiev sous l’Empire Russe, antibolchevique, il sera réquisitionné dans l’armée blanche. Durant sa carrière d’écrivain il se verra souvent freiné par la censure…
Munie de ces codes, je relirai volontiers ce petit livre. Et surtout je compte bien découvrir d’autres romans de cet auteur qui me semble fascinant.
Lire des livres de moins de 200 pages
Une nouvelle nationalité : la Russie
6ème thé :
"Il avala son thé à la va-vite, éteignit son primus et se dépêcha de partir pour le bureau..."